“Cette année les pluies ont commencé en retard mais avec une intensité deux ou trois fois supérieur à la normale. Une centaine de villages sont déjà à un niveau d’alerte rouge. Le Bénin, risque de revivre le drame de l’année dernière : les gens l’ont compris avant le gouvernement et ils s’organisent déjà au niveau local » déclare à la MISNA, Imeldus Nvekounou, coordinateur des urgences humanitaires de “Caritas Bénin”, en précisant que l’organisation a déjà élaboré un système d’alerte. De nouvelles inondations, toujours plus fréquentes dans un Afrique touchée en plein par les changements climatiques auraient « des conséquences vraiment graves si l’on considère que le nombre de personnes qui vivent sous le seuil de pauvreté a augmenté en 2010, justement à cause de la dernière vague de mauvais temps », continue ce dernier.
L’année dernière, 55 communes sur les 77 du pays, ont fini sous l’eau, une catastrophe qui a touché plus de 680.000 personnes détruisant ainsi 55.000 logements, 680.000 tonnes de produits agricoles et inondant 200.000 hectares de terrains cultivés. « Des inondations qui ont été inédites par leur durée, les lieux touchés, et le nombre de victimes et les dommages qu’ont subi les récoltes agricoles du pays, maintenant contraint à importé des haricots et du maïs dont il est en temps normal producteur », continue Nvekounou, parlant d’une augmentation du prix des céréales et de la nourriture sur les marchés locaux, alors que 35,6% des habitants vit sous le seuil de pauvreté, après avoir perdu leur récoltes, leur logement et leurs instruments de travail.
Selon le “Document de stratégie de croissance et de réduction de la pauvreté”, publié par le ministre des Finances, un tiers de la population vit avec moins d’1,25 dollars ; conséquence directe du ralentissement des activités économiques enregistré l’année dernière: la croissance présente un bas pourcentage de 2,6% alors que les recettes de l’État ont diminué de 78 milliards de francs.
